INTELLIGENCE
INTELLIGENCE. Nom que l'on donne à une réunion de facultés organiques du premier
ordre en éminence ; facultés qui constituent les plus beaux phénomènes auxquels
le pouvoir de la nature ait pu donner lieu, et qui nous sembleroient elles-mêmes
des prodiges, en un mot, dont nous chercherions la source ailleurs que dans la
nature, ailleurs que dans le pouvoir de l'organisation, si nous n'en observions
du même ordre dans les animaux les plus parfaits.
La réunion dont il s'agit embrasse quatre sortes de facultés distinctes ; savoir
:
1° Celle qui constitue ce qu'on nomme l'attention ;
2° Celle d'acquérir et de se former des idées de différens ordres, et de les
fixer ou imprimer dans l'organe ;
3° Celle de rendre, à volonté, présentes à l'esprit, telles des idées acquises
dont on veut s'occuper ;
4° Celle, enfin, d'exécuter, entre les idées présentes à l'esprit, une opération
qu'on nomme jugement.
Ainsi, les actes d'attention, ceux qui donnent lieu à la formation des idées,
ceux encore qui rendent des idées acquises présentes à l'esprit, et les
opérations de la pensée qui amènent un jugement, constituent la réunion de
facultés que nous désignons sous le nom d'intelligence.
Quelque éminentes et admirables que soient ces facultés, toutes assurément sont
le produit du pouvoir de l'organisation, c'est-à-dire, de celle qui est assez
avancée dans sa composition, pour pouvoir y donner lieu ; toutes, effectivement,
sont dépendantes de l'intégrité de l'organe dont le propre des fonctions est
d'en produire les actes ; et toutes, enfin, sont assujetties, comme l'a montré
Cabanis, aux influences de quantité de causes physiques diverses, et surtout à
celles qui résultent des différens états des viscères.
II s'ensuit, évidemment, que ces facultés sont tout-à-fait organiques, par
conséquent véritablement physiques, et que ce sont des produits réels de la
puissance de la nature. Or, considérer l'attention, les idées et les jugemens
comme des
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